udwig van Beethoven est né à Bonn, en Allemagne, en décembre 1770. A cette époque, les compositeurs écrivaient principalement des oeuvres sur commande, pour l’église ou pour la noblesse. Leur condition n’était pas particulièrement enviable : ils étaient des serviteurs, et traités comme tels.
Beethoven, comme Mozart avant lui, voulait être libre de composer selon son bon vouloir. Et il a exercé sa profession librement, grâce à de riches mécènes qui lui assurèrent une rente pendant une grande partie de sa vie. Sa seule contrainte fut de résider définitivement à Vienne, capitale musicale des années 1800, où il s’était installé en 1792.
Il composa, avant tout, des oeuvres selon ses goûts et son inspiration. Certaines commandes, même payées d’avance, ne furent jamais composées, et au contraire les recettes obtenues lors de l’exécution de certaines oeuvres furent parfois dérisoires.
Beethoven a vécu à une époque où les connaissances scientifiques et techniques, les idées politiques et les modes de vie se développaient et il a été un admirateur fasciné de cette évolution : en 1789, Beethoven a 18 ans.
Il fréquente des universitaires, des hommes de lettres ou des musiciens porteurs des idées nouvelles qui fourmillent à cette époque. Il gardera toute sa vie un fort attrait pour les idées généreuses concernant la libération des peuples.
Avant Beethoven, la musique en Europe est dominée par l’oeuvre de Haydn et de Mozart. La composition répond alors à des règles harmoniques strictes et des conventions connues et reconnues par tous.
Tout en composant selon ces règles, Beethoven a souvent osé les transgresser, pour obtenir plus d’expressivité musicale, et transcrire ce que son imagination fertile lui inspirait : il a contribué, de manière magistrale, à l’évolution de l’écriture musicale et de la technique instrumentale. Il a rompu avec les formes imposées et a renouvelé chaque genre : sonate, trio, quatuor, concerto, symphonie.
C’est en 138 oeuvres, principalement publiées de son vivant, que Beethoven a exprimé ses visions de la musique : 9 symphonies, 2 messes, 5 concertos pour piano, 1 pour violon et 1 triple concerto, 1 opéra, 32 sonates pour piano, des sonates pour piano et violon, d’autres pour piano et violoncelle, 18 quatuors à cordes, des trios pour piano, des lieder. sans compter plus de 200 oeuvres posthumes (WoO, oeuvres sans opus).
Aujourd’hui certaines de ses oeuvres font partie du patrimoine musical mondial. Sans connaître ou apprécier la musique classique, il est rare qu’un auditeur ne reconnaissent pas les premières notes de la 5e Symphonie, les premières mesures de la sonate dite » Clair de Lune « , la » Lettre à Elise « sans parler de l’Ode à la joie, fameux chour de la 9e Symphonie qui est devenu » l’Hymne Européen « .
Si le compositeur est passionnant, l’homme l’est tout autant : imaginez que Ludwig van Beethoven ressent les premiers symptômes de la surdité avant l’âge de 30 ans.
Son ouïe ira en se détériorant, malgré des consultations répétées auprès des plus célèbres médecins de Vienne.
Il ne pourra plus jouer de piano en public, lui qui fut connu comme pianiste virtuose et grand improvisateur avant d’être reconnu comme compositeur, il ne pourra plus diriger d’orchestre mais, même devenu totalement sourd, il continuera inlassablement de composer et de produire des oeuvres magistrales.
Beethoven aimait à se promener dans la campagne, manger, boire, rire et faire de la musique. Il aimait la vie. Mais celle-ci ne lui sourit que très peu : maltraité dans son jeune âge par un père alcoolique, chargé de famille à 17 ans, rejeté des femmes qu’il convoitait, frappé du pire des handicaps dont un musicien puisse être affecté, devenu de ce fait suspicieux de tous, il se fâchera parfois avec ses meilleurs amis avant de se réconcilier avec eux.
En mars 1827, plus de 20 000 personnes assisteront à son enterrement.
De cette existence jalonnée d’intenses plaisirs et de forts désespoirs, Ludwig van Beethoven nous a légué une musique à vivre avec notre coeur et avec notre âme.
© Images et textes : http://www.LvBeethoven.com
Dominique PRÉVOT – Février 2004