Actes Sud 2010 1736 pages ISBN-10: 2742791922 |
Présentation de l’éditeur
L’intégrale de la correspondance de Beethoven : la première édition (1968, éditions Ilte, Turin) de ce précieux corpus n’a pour ainsi dire jamais été portée à la connaissance du grand public.
Cette réédition en fac-similé constitue donc un véritable trésor pour qui veut découvrir ou mieux comprendre la personnalité du musicien et le rapport entre sa création et sa vie. L’homme des classiques, c’est Beethoven (Bonn, 1770-Vienne, 1827) qui a le mieux ouvert la voie aux romantiques et a le plus influencé toute la musique du XIXe siècle. Son oeuvre s’accomplit en trois périodes distinctes. Jusqu’en 1802 dominent l’influence de Mozart et celle de Haydn, dont il est l’élève. La disparition de Mozart élargit considérablement son audience. Merveilleux improvisateur, il impressionne et enthousiasme le public par son talent, par sonexigence…comme par ses excès. La période 1802-1812 est celle de la pleine maturité musicale.
C’est en 1802 que le musicien, déjà très célèbre, prend conscience de la surdité à laquelle il est condamné. Dans le Testament de Heiligenstadt, rédigé cette année-là, il se pose en héros d’un drame romantique, tiraillé entre les tensions de la création et celles de la maladie, qu’il vit comme un exil annoncé. Cet état d’âme n’est pas sans rapport avec les lignes de force de la Symphonie héroïque ou de la Marche funèbre. Très vite, Beethoven renonce aux concerts. Après 1812, la surdité l’isole progressivement du monde qui l’entoure. Sa musique s’écarte des conventions formelles et stylistiques (Neuvième Symphonie, Missa solemnis). L’artiste est désormais considéré comme un excentrique, voire un déséquilibré, qui se néglige et se livre à la boisson. Parmi ses dernières oeuvres figurent ses plus beaux quatuors.
C’est un homme solitaire et désespéré qui meurt le 26 mars 1827, mais qui n’a cessé de susciter la passion: ses funérailles grandioses voient défiler des milliers d’admirateurs. Sa correspondance (1787-1827) “Vous me faites l’impression d’un homme qui a plusieurs têtes, plusieurs coeurs, plusieurs âmes”, lui avait dit Haydn dès 1793. C’est bien de cette multiplicité d’identités, d’affections et d’états d’âme que rend compte cet ouvrage. Dès les années 1830, la correspondance du compositeur fit l’objet de premiers recueils en langue originale, mais il fallut attendre 1907-1908 pour disposer de la première édition scientifique, encore très partielle, suivie d’une édition anglaise en 1909.
Commentaire personnel
C’est une très bonne nouvelle : les lettres de Beethoven sont de nouveau disponibles
Pour tous ceux qui n’avaient pas pu se procurer le superbe ouvrage de Emily Anderson de 1968, voici enfin l’occasion de lire ces lettres, si diverses, si fortes et surprenantes, souvent de petits bijoux beethovéniens. Pour ceux qui possèdent déjà ce livre, il faut se rendre à l’évidence : il ne s’agit que d’une copie de la version de 1968, un fac-simile.
Nous regretterons simplement que les lettres n’aient pas été de nouveau traduites et commentées… et les lettres découvertes depuis ajoutées ! Beethoven n’aurait-il pas mérité un nouveau travail de qualité, plus complet et avec une traduction encore plus proche du texte original ?
Dominique Prévot
Disponible à la vente sur internet, notamment ici.
6 octobre 2010